Il fait nuit ! je suis là , près de ta porte obscure
Après avoir longtemps , oh si longtemps marché ,
Je sens battre à nouveau ton vieux coeur retrouvé ,
Ma maison pleine de froidure .
Sur tant de chemins creux , j'ai dû me laisser choir ,
Que , n'osant plus m'asseoir sur le bord de la route ,
J'ai couru sans arrêt , du matin jusqu'au soir .
Tu ne m'attendais plus sans doute !
Je suis comme un enfant qui retrouve sa mère
Et qui s'était perdu dans la foule un beau soir
Je reviens !.. ma maison !.. j'ai besoin de te voir
Et de planter là ma misère .
J'ai besoin de revivre auprès de ta clarté
De sentir ton soleil à travers tes fenêtres
De revoir ton jardin où tes fleurs s'enchevêtrent
Et ton cher visage ridé .
J'ai mal de tous les maux qui sont parmi les hommes .
J'ai passé tout près d'eux , ils ne m'ont point reçu .
J'étais un étranger pour leur coeur bien repu .
Je reviens trouver tes fantômes .