Dernière poésie d'une grand mère qui avait su aimer Dieu et les siens.
D
Lorsque je m'en irai toute seule, un beau jour
Et que pour moi s'estomperont vos voix si chères
Quand tout sera terni des splendeurs de la terre
Et que mes yeux fermés s'ouvriront pour toujours
Qu'aurai-je à te donner Père ! De cette vie
De ce souffle reçu, un triste soir d'hiver
Que pourrai-je étaler devant ton Univers
Moi, qui ne suis hélas ! Qu'une âme endolorie
Et qui ne sus rien faire en des choses habiles
Qu'éparpiller les dons que tu m'avais offerts
Je voilerai mes yeux devant les tiens ouverts
A côté de tous ceux qui firent oeuvre utile
J'aurai honte, bien sûr... Mais Toi,m'aimant toujours
Tu trouveras, je sais, en un coin de ma vie
Peut-être un petit rien, peut-être un brin d'amour
Cueilli par-ci, par-là, dans mes jours de folie
Un petit brin d'amour pour Toi c'est quelque chose,
Et c'est peut-être plus que beaucoup de grandeur,
Chaque fleur ne peut devenir une rose,
Et chacune a sa place au milieu de ses soeurs.
Jeanne RANDON (1974)